La zone frontalière du Mali, du Niger et du Burkina Faso est un lieu de violence endémique. La zone est en proie à de fréquentes attaques anti-étatiques perpétrées à la fois par l’autoproclamé État Islamique (EI) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Al-Qaïda, à l’assassinat ciblé de chefs traditionnels, ainsi qu’à des attaques contre les marchés et autres lieux de rassemblement socio-économiques qui servent par ailleurs de mécanismes centraux pour la préservation des interactions intercommunautaires normalisées. En outre, des interventions militaires étrangères et une guerre insurgée asymétrique opposent de multiples acteurs étatiques et non étatiques équipés d’armes lourdes, ajoutant un niveau d’insécurité et de menace supplémentaire aux yeux des communautés locales. 

 

Parmi ces parties, les groupes armés communautaires (GAC)4 d’origine peule et touarègue se sont alignés aussi bien sur des acteurs extérieurs menant des opérations dans la région par choix, coercition ou, dans certains cas, les deux. S’appuyant sur d’autres rapports de recherche de la série Groupes Armés Communautaires de RESOLVE7, ce rapport explore les perceptions locales concernant la nature et l’impact des violences auxquelles sont confrontées deux communautés du sud-ouest du Niger. Le rapport offre un résumé de la compréhension que les communautés les plus touchées ont de la dynamique actuelle des conflits et un aperçu des connaissances et des attitudes concernant les acteurs participant aux violences. Il entend ainsi contribuer aux efforts menés pour y mettre fin et améliorer la compréhension des acteurs qui y prennent part.

 

Suggested citation: 

Idrissa, Rahmane, et Bethany McGann. Méfiance et déséquilibre : L’effondrement des relations intercommunautaires et la montée de la mobilisation communautaire armée à la frontière Niger-Mali. Washington, D.C.: RESOLVE Network, 2022. https://doi.org/10.37805/cbags2021.2.